Festival. Quatre jours autour de la scène locale actuelle et des années 90.
Bordeaux on the rock du meilleur tonneau
Par Matthieu RECARTE
QUOTIDIEN : mercredi 17 janvier 2007
Bordeaux Rock Ce soir au Son'Art, au Saint Ex et à l'Inca (gratuit), demain au Son'Art (10€), vendredi au 4 Sans (15 €) et samedi à la Rock School Barbey (10€). Rens. : 05 57 35 27 34 et www.bordeauxrock.com
C'est désormais un rendez-vous bien installé dans la capitale girondine : en janvier, Bordeaux revisite son histoire rock grâce à l'association très justement nommée Bordeaux Rock. Née au milieu des années 2000, la structure, présidée par l'ex-Stilletos José Ruiz, a d'abord exhumé les enregistrements épars de ceux qui ont fait le son de la ville. Après une première édition, où une vingtaine de groupes vétérans des années 70-80 étaient remontés sur scène ( Libération du 22 janvier 2005), puis, l'an dernier, un plateau représentatif de la scène actuelle, les guitares investissent cette année la ville pour quatre jours, offrant un véritable panorama des musiques amplifiées bordelaises.
Reformations. La traditionnelle soirée de reformations, samedi, permettra de revoir douze fleurons 90. L'occasion de replonger dans l'effervescence d'une décennie dominée par Noir Désir, évidemment, mais aussi le défouloir grunge, qui suscite alors une foule de vocations sur les bords de la Garonne, déjà marqués par une nette tendance noise garage. Des dizaines de groupes s'agitent en ville, qu'une compilation a récemment exhumés ( Bordeaux Rock 1988-1998, distribution la Baleine).
Sur la scène de la Rock School Barbey, on retrouvera notamment Mary's Child, qui ringardisait son monde dès ses premiers concerts en 1992 (à 14 ans !) et dont sont nés Pull, Nihil et surtout Calc ; le duo blues garage déjanté Dèche Dans Face ou Blindfolded, l'un des projets parallèles de Denis Barthe lorsqu'il n'occupait pas les fûts de Noir Désir mais malheureusement pas Belly Button, l'un des trucs les plus cintrés d'alors.
Denis Barthe, on le verra aussi jeudi soir au Son'Art, en compagnie entre autres des Rochelais Asyl, à la soirée Tribute To Strychnine, hommage au sauvage combo local (dont Bordeaux Rock vient de fait paraître une anthologie, Amour dehors, 1976-1981 ), en présence de Kick, ex-minet meneur de la bande, et de son batteur Maldoror.
Mais cette troisième édition ne sera pas seulement nostalgique. Après s'être invité dans la capitale, l'an dernier, le festival rend la pareille vendredi au 4 Sans. Bertrand Burgalat et Lætitia Sadier, de Stereolab, installée à Bordeaux, seront les têtes d'affiches d'une soirée Ici Paris, où s'aligneront aussi les percutants Stuck in the Sound ou encore les teenagers des Shades.
Jeunots. Mais tout commence ce soir (et gratuitement) dans trois clubs de la ville avec le sang neuf de la scène locale. Où la pop des jeunots de Kid Bombardos, le rock instrumental intransigeant de Berlin vs Brooklyn, l'electro-glam de Maison Close ou l'electro tout court de Minitel démontreront que Bordeaux demeure l'une des plus passionnantes pépinières de l'Hexagone.